Beyrouth - بيروت

Victime n°29 : Beyrouth

                Qui dit Liban dit presque automatiquement multi-confessionnalisme. Cette caractéristique se retrouve dans Beyrouth, que ce soit dans la répartition des quartiers, les décorations (de Noël dans les quartiers chrétiens par exemple) ou l’abondance de lieux de cultes divers. Toutefois, la photo que tout touriste digne de ce nom est sommé de prendre est celle de la mosquée Hariri adossée à une église. Détail qui tue, avec les mosquées qui se font entendre dans toute la ville via l’appel à la prière, on entend certaines églises diffuser des prêches histoire de rivaliser niveau sonore…

        En parlant de la mosquée Hariri, le tombeau de l’ami Rafik est juste à côté et est ouvert au public. En gros, une tente recouverte de drapeaux libanais et de portraits de l’ami en diverses compagnies et postures messianiques. La tombe en tant que telle est recouverte de fleurs et le tout est le lieu de rencontre de ses partisans de façon régulière. J’étais dans le coin à l’occasion d’un des rassemblements, le dispositif de maintien de l’ordre c’était trois hommes tous les cinq mètres de chaque côté de la route, plus un ou deux camions pour faire joli.

        Dans le même coin on retrouve la place des martyrs avec une remarquable statue à travers laquelle on peut voir bien qu’elle ne soit pas transparente. L’explication ? Une kalache ou un truc du genre… Beyrouth c’est aussi une ville quelque peu démolie par la guerre, où l’on retrouve des contrastes aussi saisissants que ce cinéma près de la fameuse mosquée aux coupoles bleues.

        Qui dit guerre au Liban, dit aussi une touche anti-Israël qui se laisse entrevoir de différentes façons, par affiches et tags interposés notamment.

        Sinon Beyrouth c’est aussi des magasins remplis de fruits et légumes dont on sent qu’ils ont eu droit à du vrai soleil (et non à un ersatz en néon), bien gros, bien colorés, bien goûteux. On trouve notamment des bananes encore sur leur branche pendant du plafond du supermarché, et à peine débarquées des vergers que l’on trouve un peu partout au Liban.

        Pour le côté vacances au bord de la mer on peut aussi faire une virée style Miami sur la corniche et se poser près de la grotte aux pigeons le temps d’un coucher de soleil. Et pour se la jouer « cultural » le musée national abrite un regroupement des meilleures pièces archéologiques retrouvées un peu partout dans le pays. Cela va des mosaïques au sarcophage en passant par la famille d’hippopotames en pierre.